من زاوية نظرنا، لا نرى وجها صحيحا لاعتبار مفهوم التكفير على الذنوب كمبدإ من مباديء النفسية.
Il est fréquent de lire ou d'entendre dire que l'esprit qui souffre expie ou rachète une faute passée. Ces affirmations de la part de spirites convaincus sont-elles si pertinentes au regard des principes de la doctrine? Certes, on en trouve trace jusque dans les travaux du codificateur qui les reprend sans état d'âme. Mais, quand on sait la situation dans laquelle se trouvait le spiritisme à son époque, étant sur la défensive, en butte à la féroce inimitié de la religion, pouvait-on s'attendre à moins de la part d'un mouvement cherchant à affirmer ses propres principes sans toutefois trop se démarquer de la religion — croyance des masses — qu'il venait rénover et non détruire? Ne peut-on estimer de pareilles notions davantage inspirées par l'influence, directe ou indirecte, de la religion, que le pur produit de la réflexion spirite?
Dans son excellent livre : Le problème de l'être et de la destinée, Léon DENIS, apôtre incontesté du spiritisme, écrit : « Tous ceux qui souffrent ne sont pas forcément des coupables en voie d'expiation. Beaucoup sont simplement des esprits avides de progrès, qui ont choisi des vies pénibles et laborieuses pour retirer le bénéfice moral s'attachant à toute peine endurée. »
Dans la lignée de Denis, ma conviction est qu'il n'est pas de place dans le spiritisme aux notions de péché ni, à plus forte raison, d'expiation et de rachat; il ne s'agit là que d'influences extérieures venant d'une morale religieuse dont on est resté fortement imprégné. Car, pensant à juste titre qu'il n'y a pas place à la notion de péché dans le spiritisme, il n'y a forcément pas de place pour ces notions connexes de rachat et d'expiation.
En effet, le péché reste la transgression d'une loi supérieure, la loi de Dieu, de nature souvent religieuse. Or, le spiritisme nous apprend que s'il existe bien un principe supérieur, un Dieu, régissant de par ses lois sa création et les créatures qui s'y meuvent, il nous enseigne aussi que, contrairement au Dieu des religions, ce Dieu ne cherche pas particulièrement à ce que ses créatures observent ces lois ou les respectent; certes, leur intérêt est de s'y conformer, mais seulement de leur plein gré. Aussi, et comme la liberté de l'esprit dans ses agissements est un principe incontournable, le péché devient non pas la violation d'une règle extérieure imposée, mais l'acte fautif à l'égard de soi-même, en agissant contre la nécessité de l'évolution de son être en le purifiant par la connaissance des actes commis contrariant cette évolution, et l'absence de volonté suffisante pour y remédier. Aussi, ce qu'on appelle expiation ou rachat ne serait plus l'action tendant à contenter ce Dieu par la souffrance et la peine subies en réparation des impairs commis, mais tout simplement la prise de conscience de la nécessité de faire ce qu'il faut pour arrêter de régresser et de reprendre la voie vers l'élévation spirituelle en mettant la volonté nécessaire à cette fin.
Ainsi, l'expiation ou le rachat devient simplement la conscience, parfois douloureuse certes, mais salutaire de prendre la voie du salut, celui de son âme, même si elle aboutit à contredire les intérêts immédiats qu'imposeraient les conditions de la dernière incarnation. Et cette conscience sera douloureuse ou pas selon son degré et son intensité; autant elle est forte et déterminée, parce que l'intéresse est un spirite convaincu par exemple, autant elle sera légère et aisée; mais autant elle est faible, sujette à des doutes, autant elle sera dure à supporter et lente à se mettre en place.
Telle est notre conception de cette question et celle du spiritisme vrai, selon nous; quant à la conception que nous entendons hélas chez nombre de spirites, elle reste le reliquat d'un esprit religieux, se parant faussement du lustre du spiritisme, continuant à végéter en eux. Chez d'autres, cela relève même du prosélytisme religieux sous couvert de doctrine spirite; or, contrairement à certaines pratiques dévoyées, le spiritisme vrai ne saurait relevr de l'évangélisation!
F. OTHMAN