Pas à pas... خطوة بخطوة

بحوث في النَفَسِيّة

إنسياق متموضع

Recherches Spirites


Dérive situationniste


« Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la loi »

« ولادة ثم ممات ثم ولادة مجددا مرة بعد أخرى، فتطور دون هوادة؛ تلك هي سنة الحياة !»

De l'âme à l'Esprit من الروح إلى النفس

خلافا لما يذهب إليه البعض، من باب التعريب الحرفي، من ترجمة Spiritisme إلى الأرواحية، فإني أعتقد أن أفضل ترجمة لهذه الكلمة هي ما ارتأيت وكما أبينه في هذه المدونة؛ فالترجمة الأفضل لكلمة Esprit هي النفس، بينما تبقى الروح مرادفة لكلمة Âme؛ وبذلك يكون التعريب الآصح لكلمة Spiritisme هو : النفسية، بتحريك النون والفاء.

SPIRITISME POSTMODERNE (4)

La pensée, essence de l'Esprit

 Divhum et Mésotérisme

    Nous avons déjà noté dans une précédente chronique l'importance de la pensée à nos yeux et son rôle majeur d'instrument privilégié de la communication entre les Esprits.
    Or, cette importance ne se limite pas à pareil aspect essentiel, puisqu'elle constitue, pour nous, l'essence même de l'esprit. Qu'est-ce l'esprit, en effet, sinon une pensée? Mais pas n'importe quelle pensée, toutefois; une pensée élevée, déconnectée des contingences matérielles, une pensée en compendium de ce qui fait la noblesse de l'homme, sa richesse spirituelle.
    On a pu dire que l'être humain est caractérisé par sa pensée. Et c'était déjà spécifier en lui ce qui le distinguait de l'animal, soit son principe pensant.
    Il est sûr que l'animal n'est pas moins doté d'une certaine forme intelligente, mais elle n'en fait pas une créature pensante comme l'être humain. C'est bien la preuve que ce principe pensant est encore plus que cette matière qui compose cet humain; elle ne saurait être réduite à ce qu'il peut y avoir en lui d'organique, sinon elle se serait retrouvée chez l'animal le plus proche de l'homme de par son facteur intelligent. Or, on n'a jamais vu dans la nature de créature qui soit capable de penser comme l'être humain.
    C'est bien une preuve que la pensée en l'homme vient de son esprit. Et ce n'est qu'auprès des hommes les moins matérialisés ou les plus spiritualisés que cette pensée se développe et se manifeste au mieux de ses spécificités. Car ce qu'on appelle pensée n'est souvent qu'un aspect infime de ce qu'elle est au vrai. Celle qui se décline en son sens noble, complet, celui qui nous occupe ici. La pensée faite ce verbe qui fait l'homme.
    Certes, la pensée n'est pas nécessairement déconnectée de la matière, en ce qu'elle peut agir, et doit même le faire, au sein de la gangue physique que suppose l'incarnation. Il n'en demeure pas moins qu'elle suppose une certaine maîtrise de l'esprit sur la matière pour s'élever au rang de pensée utile, celle faisant non seulement l'honneur de l'humanité, mais aussi l'essence de sa composante la plus spiritualisée.
    Car, la pensée peut aussi se  retrouver soumise à la matière quand l'esprit n'en est pas suffisamment dégagé tout en ayant conscience de son essence. Cela donne lieu alors, au mieux, la pensée en sons sens banal dont nous parlons et, au pire, à ces pensées dévoyées, inutiles ou malfaisantes. Et c'est ce qui justifie la nécessité du travail sur soi, de l'effort pour l'Incarné de s'élever au-dessus de sa condition physique en vue d'une assomption pleine de sa composante essentielle qu'est l'esprit . Et cet esprit se manifeste par la pensée et la pensée le manifeste. Autant elle est condensée, incandescente, noble et élevée, autant l'esprit s'élève au-dessus de sa condition physique, maîtrise en lui la matière et finit même par la contrôler.    
    On sait, d'ailleurs, que la capacité de raconter des histoires, ou ce qu'on appelle imagination narrative, est au coeur du mécanisme de la pensée, puisque toutes nos connaissances, nos idées et pensées se présentent sous forme d'histoires; celles-ci étant un moyen majeur pour donner sens aux choses et un repère permettant la planification du présent et la projection dans le futur. Notre pensée, notre esprit donc, est littéraire, c'est une littérature, une culture qui s'écrit en pensées, car si elle reste à l'état oral, elle ne laisse, à peine, que trace qui s'efface combien même elle aurait existé et marqué son temps.
    Par oral nous n'entendons pas ce que se transmet par la voix ou la bouche, mais ce qui n'est que son, s'opposant à l'écrit, au scripturaire ou scriptural, soit le graphique qui représente quelque chose de concret par des traits (de caractère, par exemple) ou des figures (de style, entre autres).
    La pensée écrite est donc ici l'esprit se mettant en scène et s'incarnant à travers une façon d'être, l'expression d'une idée; c'est sa manière de s'activer dans la matière, de lui imprimer son empreinte, de s'y exprimer au lieu que ce soit elle qui s'exprime par-dessus et à travers lui.  
    Or, ce passage de l'oral à l'écrit et cette gradation dans la littérature, du travail d'alphabétisation à l'oeuvre de maître en passant par la littérature de gare et autres menus travaux, sont l'échelle d'élévation des esprits, de la pensée absente, quoique présente en puissance, à la pensée de haute volée littéraire. 
    Et l'importance de la pensée est aussi dans sa fonction de manifestation décisive de l'éternité des esprits. En effet, c'est à travers leurs idées traduites dans des pensées qui durent que nous vérifions au concret que les esprits sont éternels.
    Peu importe alors que ces pensées soient attribuées parfois à des êtres différents qui, à travers les âges, ne sont peut-être que le même esprit; ce qui importe, c'est bien la pensée, et c'est autour d'elle que se retrouvent les esprits, par ce phénomène d'attraction liant les semblables entre eux. Or, il en va de même pour les pensées, celles qui sont les plus fortes devant émaner d'un même esprit, s'étant raffermi à travers ses expériences multiples à travers le temps. 
    Notons aussi que lorsqu'on dit que la pensée ou l'esprit peut agir sur la matière, c'est dans le sens ainsi défini d'une pensée agissante ou d'un esprit éveillé, prenant la direction du corps dans lequel il est enserré. Sinon, son action combien même elle est déterminante, ne l'est qu'en puissance, soit une volition ou une volonté non suivie d'action la concrétisant.
    Et rappelons que la structure du caractère humain est faite d'histoires et de thèmes moraux qui sont à la source des sentiments dont ils sont consciemment ou inconsciemment la référence. Car le langage n'est que ce facteur médiateur constituant l'identité humaine à partir d'une nouvelle organisation de notre expérience ainsi constituée, donc une ligne narrative de la vie.
    Cette ligne n'est donc qu'une ligne de pensée et en elle s'exprime l'esprit en trait, en point ou en pointillé selon son degré d'épiphanie en son corps matériel. Le corps mystique des croyants n'est ainsi qu'une pensée pleinement épiphanisée en une matière réduite à sa plus faible expression, une expression pas nécessairement simple, car complexe, mais pas suffisamment agissante pour n'accomplir que la fonction de base inhérente à l'incarnation physique.
    C'est ce qui a autorisé certains soufis à se déclarer le réceptacle du divin, toute matière en eux s'étant évaporée par le biais d'une pensée élevée ayant atteint le suprême degré, le Principe pensant ultime, la Vérité soufie.
    C'est en sens que, rejoignant les ésotéristes (sans reprendre toutes leurs vues, faisant en quelque sorte du mésotérisme, un ésotérisme mineur ou mitoyen, de moyenne portée), on peut dire que la pensée est cette idée créatrice dans le plan mental humain revêtu du sentiment, seul créateur dans tous les plans, humain et divin. Elle permet donc de relier les deux plans dont relève l'être : le plan humain de par son incarnation, et le plan divin dans l'état de désincarnation.
    Car le sentiment, à travers la prière — mais pas seulement, et on a déjà vu que la vraie prière est celle faite en pensée —, permet d'atteindre aux plus hautes influences en action dans le plan divhum, un néologisme que je propose, par contraction des deux plans humain et divin, comme synthèse de ce plan unique que les soufis connaissent parfaitement bien.
    Symboliquement, ce plan divhum peut être soit celui du Christ, Dieu venu en chair, par exemple et pour le chrétien, soit celui de l'humain extasié, devenu la Vérité, pour le musulman soufi.   
    C'est le grand mystère du plan des plans, un mésotérisme donc, véritable ésotérisme comme science des adaptations cardiaques mais en totale symbiose avec une conscience des pulsations de l'être fini diffus dans l'infinité de l'Être infini, grand Être et petit cosmos unis ou unifiés.
    Et c'est la pensée élevée, décrite ci-dessus, qui en est le liant, qui en scelle l'union.