Du périsprit à l'espritpéri*
* On pourrait aussi écrire espripéri ou esprit péri.
On connaît le périsprit et la théorie classique s'y référant.
Le spiritisme postmoderne suggère en la matière une nuance capitale, celle de limiter l'existence du périsprit à la condition incarnée de l'esprit.
En effet, contrairement à ce que l'on a toujours pensé, le périsprit ne serait pas l'enveloppe fluidique de l'Esprit en toutes circonstances. Il ne l'est que durant son séjour dans le corps.
Après la désincarnation, il reste certes une enveloppe éthérée à l'Esprit, mais elle n'est pas faite de la matière, même éthérée; elle est uniquement une similimatière ou similmatière, en ce sens qu'il ne s'agit que de l'empreinte de la matière laissée sur l'esprit durant son séjour dans le corps physique.
Aussi, plus l'influence de la matière sur l'esprit est grande durant l'incarnation, plus l'empreinte est profonde et plus l'apparence en tant que matière — certes raréfiée, mais matière quand même — est grande. C'est le périsprit classique.
Par contre, plus l'Esprit a été assez dégagé de la matière, s'étant élevé au-dessus de sa condition incarnée, dominant sa nature matérielle, moins celle-ci marque son esprit et moins elle est présente avec l'Esprit une fois désincarné. C'est l'espritpéri.
Il s'agit alors plutôt d'une marque légère laissée par la matière et qui peut même disparaître assez vite, sans laisser aucune trace, comme la marque qu'on laisse sur une surface en mousse sans mémoire de forme qui, aussitôt la pression terminée, reprend sa forme initiale.
Cela nous amène, par ailleurs, à considérer que comme l'Esprit n'a plutôt qu'un espritpéri, c'est celui-ci que les incarnés voient donc dans le cadre d'une manifestation spirite. Aussi, plus l'esprit est élevé, moins la possibilité de le voir est offerte à l'incarné, puisque son périsprit est alors un espritpéri.
Par ailleurs, et cela est logique, ce n'est pas le corps physique de l'incarné que voit l'Esprit, mais plutôt son périsprit.
Aussi, il n'y a aucun contact possible entre les plans incarné et désincarné en dehors du périsprit et de l'espritpéri. Tout se fait entre matière éthérée ou similimatière.
Par conséquent, les considérations classiques quant au fait que les esprits nous voient tels que nous sommes, dans nos corps physiques, doivent être abandonnées. Elles relèvent désormais des considérations du spiritisme primitif à dépasser.
L'Esprit ne voit de nous, être incarnés, que notre Esprit dans son périsprit. Et les incarnés — et c'est ce qui diffère de ce que nous savons déjà — ne voient l'Esprit désincarné que dans son enveloppe espripériale
Et on est alors conduit à la conclusion que qui explique que l'incarné ne voit pas assez souvent l'Esprit désincarné tient moins à l'absence de volonté de ce dernier de se manifester qu'à l'incapacité de l'Esprit incarné de voir à travers ou en usant de son espritpéri.
Il doit en quelque sorte entrer en transe ou être en extase, soit se détacher de son enveloppe physique pour se recroqueviller sur son périsprit pour être en mesure d'entrer en contact visuellement avec l'Esprit à travers son espritpéri.
Donc, c'est bien d'un travail qui incombe l'Esprit incarné, un exercice nécessaire et suffisant pour s'élever au-dessus de sa condition et pouvoir investir le second plan de notre réalité, celui des êtres invisibles.
Car il ne faut pas l'oublier, les Esprits ne sont pas les absents, mais ils sont juste les invisibles. Et ils relèvent d'un plan qui est bien parallèle au nôtre, le recouvrant presque.
Cette opération de recroquevillement de l'esprit incarné sur son périsprit est ce que j'appellerai l'invagination de l'Esprit qui est, en biologie, le repliement d'une cavité sur elle-même. Nous y reviendrons.
Précisons, toutefois, que si nous avons choisi tout logiquement la terminologie retenue par rapport au terme consacré par Kardec, nous avons aussi pensé au terme « Péri » qui désigne une sorcière ou une fée dans les légendes arabo-persanes.
Notons, par ailleurs, que l'inversion évidente du mot originel de périsprit est voulue en un clin d'oeil à la nature de la réalité spirite.
Comme chacun sait, en effet, celle-ci est double, composée de deux plans qui s'inversent, l'un n'étant que l'envers ou l'avers de l'autre, mais aussi l'un n'apparaissant à l'endroit à partir de l'autre que lorsqu'il lui est présenté à l'envers. Il en va, par exemple, comme si on regardait par le rétroviseur d'une voiture le mot police écrit sur celle des agents de sécurité; or, il nous apparaît à l'endroit bien qu'il soit écrit à l'envers.
Mais il sera question plus longuement des divers aspects de ces deux plans visible et invisible de notre unique réalité dans un prochain article.
Terminons par une ultime remarque, à savoir qu'il ne s'agit dans ce qui précède que d'intuition dont on connaît bien évidemment la véritable origine.