Loi d'attraction spirituelle
En science, il n'est plus permis de
douter que la matière, même si elle est à la base de la vie, n'y est pas tout.
Sans l'énergie, la vie n'est rien. Or, l'esprit est énergie ! On en parlera
dans un prochain Ihsanide.
En tant qu'énergie, l'esprit n'est pas nécessairement
visible. Il ne l'est que du fait de sa mise en œuvre matérielle. Par exemple,
prenons l'énergie solaire ou celle du vent. Il nous a bien fallu tu temps en
tirer plein profit avec les instruments adéquats. Il en va de même pour
l'esprit humain, cette énergie qui n'est pas visible hors du corps matériel qui
l'enserre.
Or, en tant qu'énergie, l'esprit est
aussi pensée; et c'est ce qui est de nature à permettre à l'humain de maîtriser
quelque peu une telle énergie, agir dessus. La pensée serait ainsi l'éolienne
pour le vent, à titre d'illustration. Pour l'esprit désincarné ou ressuscité,
elle autorise sinon sa matérialisation, du moins sa présence sur terre, résister
à la loi d'attraction universelle.
En effet, l'esprit qui n'est pas enserré
dans la matière est aspiré par son énergie matrice, hors terre. Il n'est
capable d'y résister qu'un court laps de temps, proportionnellement au courant
d'énergie opposée que la pensée humaine pourrait créer. Et ce courant peut
forcir grâce à l'intensité de cette pensée se concentrant sur l'esprit libéré
de sa gangue matérielle, son attache terrestre.
La méditation et l'idée que l'esprit
n'est pas absent, mais présent et tout juste invisible permettent son maintien
sur terre en créant une sorte de fort courant magnétique le rattachant à la
terre, contrariant son aspiration astrale. De fait, si l'esprit désincarné est
absent pour les humains, c'est pour la bonne raison qu'on ne panse pas à lui
comme présent, et surtout vivant.
Au demeurant, on fait tout pour éloigner
de nous l'esprit désincarné. N'est-ce pas le sens du travail de deuil ? C'est
d'ailleurs la plus mauvaise chose à faire en direction de l'esprit qu'on croit
perdu à jamais !
Un tel travail de deuil est, au reste,
une habitude assez nouvelle dans les moeurs humaines; car dans les sociétés
traditionnelles, la mort n'est pas si tragique, n'étant perçue que comme un
passage d'une vie à une autre, d'un état de visibilité à un autre, tout aussi réel,
mais d'invisibilité. Or, voit-on tout ce qui existe ? Voit-on seulement cet air
qui nous permet de vivre ? On en devine juste l'existence; à nous, après, de la
confirmer par l'observation et l'expérience.
Avec une pensée positive soutenue à
l'esprit désincarné, c.-à-d. qu'il est vivant et nullement absent, mais juste
invisible, ce qui suppose qu'on se comporte avec lui comme avant, on contribue
activement à créer l'attraction spirituelle de nature à lui permettre d'être
plus souvent sur terre, sinon d'y être à demeure pour un temps.
Cela arrive parfois, même si c'est bien
rare, quand le courant spirituel attractif est tellement fort à la suite d'une
forte émotion, comme dans le cas d'un amour fusionnel. Alors, l'esprit peut être
ressuscité. Et c'est une consécration pour l'esprit qui est souvent de très
grande qualité, un esprit supérieur.
On a déjà parlé de l'esprit ressuscité
dans Ihsanide I et la différence avec l'esprit désincarné. Ajoutons ici que
l'esprit incarné peut aussi accéder, de manière encore plus exceptionnelle, à
un tel état de grâce spirite qu'est d'être quasiment un esprit ressuscité.
C'est alors une sorte de dématérialisation anticipée pour un état par avance
d'esprit, quoique pas encore désincarné, qui est ressuscité en quelque sorte
par anticipation.
C'est le cas de certains saints et walis soufis. Et ce sera l'objet de
notre prochain Ihsanide.