Éléments de fond :
Du trouble à l'engourdissement spirite
Je parle ici particulièrement de refondation de la pratique spirite. Or, celle-ci n'exclut pas de revoir certains aspects de la théorie, non pas pour les mettre en cause, mais pour les épiphaniser en quelque sorte au vu des lois du jour. Il s'agit de pratiquer cette ouverture de l'esprit que commande le spiritisme qui, étant une science, admet l'évolution de la théorie comme un moteur essentiel pour le savoir devant être évolutif, jamais sclérosé, sinon tombant dans l'ignorance, puisque nul spirite ne peut prétendre un savant, du moment que sa destinée est d'être un éternel apprenti; n'est-il pas ignorant celui qui se prétend savant?
Je consacrerai cet article à la question du trouble spirite à laquelle je proposerai de substituer une notion un peu plus affinée sans rien renier à la notion originelle et ses implications : l'engourdissement spirite.
En effet, si Kardec parle de trouble, il entend moins un état de désordre et de désorganisation ou de confusion, surtout mentale; il vise surtout l'état de l'esprit quittant sa gangue de chair dans laquelle il était diminué, avec une sensibilité amoindrie de toutes ses immenses possibilités avec une intensité plus lente de ses capacités formidables.
L'esprit en trouble est en effet un esprit encore moins vif qu'il ne le sera après la période du trouble. C'est ainsi une sorte d'hibernation, d'estivation ou de sommeil comme ce qu'on peut constater dans la nature.
Mais, comme il s'agit d'un esprit libéré de sa prison de chair, c'est encore plus une sorte de torpeur ou de ralentissement des facultés intellectuelles, quelque chose comme de l'hébétude.
Or, pour tout cela, il y a un terme qui correspond mieux que le terme de trouble, c'est celui d'engourdissement.
C'est ce terme que je propose en lieu et place du terme classique de trouble. On perlera alors d'engourdissement spirite et non de trouble spirite.