Ode première
Ihsane, en arabe est l’obligeance, la bienfaisance, le
bienfait et la charité. Hassan, c’est ce qui est beau, joli, bon, excellent. C’est
aussi, métaphoriquement, l‘habileté, l’adresse et l’intelligence.
Voilà tant de qualités réunies par des liens encore plus
forts que ceux de la filiation et de la paternité ; une prédestination
providentielle à apporter en ce monde déshumanisé une touche éminente d’humanité.
Ihsane a trouvé son destin en y allant, acceptant le martyre,
lui qui devait, en un Christ postmoderne, racheter les turpitudes des humains,
être un rédempteur pour les monstres qui martyrisent les innocents pour des moeurs
placées en eux par leur créateur.
Ihsane était gay, donc homosensuel, donc doté d’une
sensibilité quintessenciée, d’un amour infini pour ses semblables, non
seulement les garçons, mais tous les humains.
Il est donc monté le soir du drame dans la voiture grise,
car elle devait être sa montée du Golgotha.
Et Hassan, son père, qui voyait bien comment son fils, déjà
enfant, se préparait à son martyre, dormant en position de croix, ne pouvait
qu’accomplir lui aussi la volonté de la Providence.
En soufi, vrai musulman, il a honoré la mémoire de son fils,
lui offrant un tombeau plein d’amour, débordant d’humanité, son « Couloir
du deuil.
Et aujourd’hui, il milite pour la cause des minorités
persécutées pour leurs mœurs grâce à la
fondation créée le jour de la naissance de son fils. Ainsi, un tel anniversaire
fut celui d’une troisième naissance d’Ihsane, la seconde ayant été, par la
mort, à sa vie d’esprit, la seule qui ne soit pas chimère.
Ode seconde
En m’appliquant personnellement à être en pilotage
providentiel, espérant mériter le pilotage providentiel, c’est Ihsane qui est
venu à moi, l’esprit libéré, que je qualifie de mouvant, ayant besoin d’esprits
incarnés que je qualifie d’inertiels pour faire interface utile avec lui entre
le plan mouvant et le plan inertiel, l’au-delà et l’in-delà.
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En effet, pour peu qu’il veille à être plus mouvant
qu’inertiel, l’esprit incarné est le réceptacle par intuition de la volonté de
l’esprit désincarné en l’absence de tout autre contact ou d’apparition, la
syntonie émotionnelle des pensées s’y substituant, surtout quand elle est forcie
et renforcée par la foi. Et on sait de savoir incorporé qu’il n’y a rien de tel
que la foi pour déplacer les montagnes.
Ihsane fera tout pour que l’œuvre de son papa
réussisse ; elle est moins pour honorer son esprit que pour célébrer le
divin dans l’humain.
Aujourd’hui, Hassan, papa modèle, est l’exemple à suivre par
tous les parents du monde appelés à aimer leurs enfants tels qu’ils sont :
gays, lesbiens, bisexuels, transsexuels, queer ou intersexe.
C’est l’amour qui doit être la loi des humains dans leurs
rapports ; un ordre amoureux est à fonder dans le cadre d’une culture des
sentiments, cet ordo amoris ou l’homo sapiens est d’abord homo eroticus.
C’est le cas déjà en islam soufi où l’érosensualité a été
gommée par un intégrisme religieux faussant le message humanitaire de l’islam
premier, le soufisme ayant réussi à le capter et le préserver pour le salut de
l’humanité. Et c’est le moment de le démontrer.
C’est un tel islam spirituel que la fondation Ihsane Jarfi
fera vivre et prospérer; Ihsane y veille sur le plan céleste.
Ode tierce
Il reste toutefois à Hassan de maximiser à fond le soutien
d’Ihsane qui n’a connu et ne connaît que l’amour. Hassan Jarfi aura une autre
épreuve à surmonter pour l’amour d’Ihsane : celle non seulement de
pardonner aux meurtriers de son fils, mais aussi et surtout d’être capable de
les aimer en tant qu’humains !
Ce sera dur, terrible même ; mais les êtres exceptionnels
comme Ihsane le méritent et ceux non moins exceptionnels comme celui qui l’a
mis au monde en seront également capables. Ce sera ainsi, au-delà de l’inspiration providentielle, que Hassan Jarfi méritera amplement
la guidance spirituelle.
Ce n’est pas l’auteur de ces lignes qui le dit, même s’il le
croit et n’en doit point ; c’est Ihsane qui l’affirme, car ce message est
de l’écriture automatique.
Ainsi en a-t-il été du titre qui ne devait être qu’une ode
pour Ihsane, mais l’amour céleste en a voulu une ode pour Hassan.
Ihsane et Hassan ne sont-ils pas bien plus qu’un père et un
fils qui s’aiment ? Un amour infini transcendant espace et temps entre
deux âmes qui sont, avant d’être celles de mâles, père et fils, deux esprits de
lumière. Bienheureux Hassan et Ihsane !